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Lettre d’amour à moi-même

Aujourd’hui, je n’écris pas pour plaire.
Je n’écris pas pour expliquer, ni pour prouver quoi que ce soit.
J’écris pour moi.
Pour celle qui, à l’intérieur, continue de respirer même quand tout semble trop lourd.

Je veux me parler comme on parle à un enfant qui a trop pleuré.
Pas avec des conseils.
Avec une couverture.
Avec une voix lente et chaude qui dit : *Je sais. Je vois comme c’est difficile. Et je reste avec toi.*

Il y a eu ces jours, tu t’en souviens ?
Ces jours où ouvrir les yeux demandait du courage. Où poser un pied par terre semblait être déjà un acte de bravoure. Ces jours de solitude silencieuse, même entourée. Ces jours où tu t’es sentie de trop, invisible ou déchirée.

Tu aurais pu abandonner mille fois.
Et pourtant tu es encore là.
Encore là.
Avec ton cœur cabossé mais vaillant. Ce regard qui cherche la lumière, même dans la nuit. Avec tes mains qui préparent des repas, des câlins, des solutions, même quand plus rien ne va.

Je voudrais te dire que je t’aime.
Pas l’amour de façade. Pas celui qui félicite quand tu fais bien.
Un amour nu. Fatigué parfois, mais profond. Celui qui reste quand plus rien ne tient.
Celui qui ne te demande rien. Qui ne négocie pas. Qui n’attend pas que tu changes.

Tu as le droit de pleurer.
Le droit de douter.
Le droit de ne pas être celle qu’on attend aujourd’hui.

Tu n’as pas à être forte tout le temps.
Tu n’as pas à guérir en silence.
Tu peux te reposer. T’effondrer. Rester en boule et ne rien dire.
Je resterai là.

Je suis cette voix qui ne crie pas.
Qui ne juge pas.
Qui t’aime même quand tu ne t’aimes pas.

Je veux te rappeler la beauté que tu portes.
Pas celle que le miroir montre, mais celle qu’on sent quand tu entres dans une pièce.
La beauté de ta façon de survivre. De donner, même avec les mains vides.
De croire encore à la tendresse, alors que la vie t’a parfois mordue au sang.

Tu n’as pas besoin d’en faire plus.
Tu es déjà assez.
Même quand tu ne produis rien. Même quand tu n’as plus d’élan.

Et puis, il y a tout ce que tu as traversé.
Les silences trop longs, les absences sans explication, les colères qui ne t’appartenaient pas.
Tu as tout porté. Parfois trop.
Alors je t’en prie, repose-toi.
Dépose.
Tu peux poser cette armure. Je suis là.

Je te promets de ne plus te trahir.
De ne plus te parler comme un bourreau.
De ne plus exiger sans donner.

Je vais apprendre à t’aimer doucement.
Pas avec des grands discours, mais avec des petits gestes.
Un thé chaud. Une sieste. Un carnet. Une soupe maison.
Un silence respecté.
Un non assumé.

Tu n’as pas besoin d’être parfaite pour mériter ton propre amour.
Tu n’as pas besoin d’aller bien pour avoir le droit d’exister.

Je serai cette voix à l’intérieur,
celle qui ne part pas.
Celle qui t’aime.
Toujours.